
Le procès en appel de Youcef Atal, l’international algérien condamné en janvier 2024 pour provocation à la haine religieuse, a été reporté au 2 avril 2024 par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Initialement prévu le 5 mars, ce report fait suite à l’absence du joueur, retenu par son club qatari Al-Sadd. La justice a estimé que sa présence était indispensable pour qu’il puisse s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés.
Une condamnation qui divise
Le 3 janvier 2024, le tribunal correctionnel de Nice avait condamné Youcef Atal à huit mois de prison avec sursis et à une amende de 45 000 euros. Cette décision faisait suite à la diffusion, en octobre 2023, d’une vidéo controversée sur son compte Instagram. Alerté par l’OGC Nice sur la gravité des propos tenus dans la vidéo, Atal avait rapidement supprimé la publication et présenté des excuses publiques. Il avait alors affirmé que son intention n’était pas de propager un message de haine, mais simplement d’exprimer son soutien à la population palestinienne.
Un départ précipité après la polémique
Un mois après sa condamnation, Youcef Atal quittait l’OGC Nice pour rejoindre le club turc d’Adana Demirspor. Puis, à l’été 2024, il s’engageait avec Al-Sadd, au Qatar, poursuivant ainsi sa carrière loin du football français. Lors de son premier procès en décembre 2023, le joueur avait insisté sur le fait qu’il n’avait pas cherché à provoquer de polémique. Il avait expliqué qu’il n’avait pas visionné l’intégralité de la vidéo avant de la partager et qu’il souhaitait transmettre « un message de paix ». Il avait également rappelé qu’il avait disputé un match en Israël avec Nice en 2022, contrairement à d’autres sportifs arabes qui boycottent ce pays.
Un procès sous haute surveillance
L’audience du 2 avril sera cruciale pour l’avenir de Youcef Atal. Son avocat, Me Antoine Vey, plaide pour une recontextualisation de l’affaire, affirmant que le joueur n’a jamais eu l’intention d’inciter à la haine et qu’il ne doit pas être érigé en symbole. Ce procès est suivi de près, tant en France qu’en Algérie, où de nombreuses voix se sont élevées pour défendre l’international algérien.
La décision de la cour d’appel d’Aix-en-Provence sera scrutée avec attention, car elle pourrait avoir des répercussions non seulement sur la carrière de Youcef Atal, mais aussi sur les débats plus larges concernant la liberté d’expression et les sanctions judiciaires en France.